Encore une incursion dans la littérature anglaise du XIXème siècle. Cette fois-ci, j’ai décidé de découvrir la troisième des soeurs Brontë. Charlotte est connue pour Jane Eyre, que j’avais adoré étant adolescente et que j’ai relu de nombreuses fois depuis. Emily Brontë pour Les Hauts de Hurlevent, lu également durant ma jeunesse. La notoriété de la plus jeune des soeurs est moindre, mais j’ai voulu lire l’un de ses romans. Agnès Grey est le plus célèbre, mais l’histoire de la Dame de Wildfell Hall me tentait plus.
Mrs Graham vient de s’installer au manoir de Wildfell. Elle y vit en recluse avec sa bonne et son fils de 5 ans, et demeure très distante avec ses voisins. Ceux -ci sont très intrigués, mais l’intègrent peu à peu à leur vie, tout en trouvant là matière à commérage. Gilbert Markham, un fermier aisé, se sent peu à peu attiré par la jeune femme et va finir par découvrir son secret.
J’ai vraiment aimé ce livre, mais j’ai trouvé qu’il était inégal. La première partie est très intéressante, assez classique tant dans le récit que dans les personnages. On découvre peu à peu les caractères de chacun des personnages et les relations entre eux. La seconde partie marque une rupture car il s’agit du journal de Mrs Graham, qui raconte les événements qui l’ont conduite à vivre à Wildfell Hall. La troisième partie est la conclusion de l’histoire.
J’ai trouvé qu’Anne Brontë avait (comme ses soeurs) un vrai talent pour décrire les caractères et faire vivre ses personnages. L’histoire se lit très rapidement, même si ça s’essouffle un peu en fin de seconde partie à mon goût. L’histoire en elle-même est prenante, mais Anne Brontë a un peu trop tendance à avoir un ton moralisateur dans son discours par moments. Cela tient au propos du livre, mais m’a déplu car cela était parfois trop marqué et ce sont ces passages qui m’ont paru interminables. De même, le personnage d’Helen n’a que moyennement attiré ma sympathie au début, sans doute car je la trouve trop froide et rigide, même si à la fin on se rend compte du contraire. C’est une femme d’une grande force de caractère assez admirable. Les personnages secondaires sont cependant bien plus plaisants à mon goût, et j’aime beaucoup la façon dont l’auteur décrit leurs relations. Anne Brontë ne manque pas de mordant.
Un roman considéré comme l’un des premiers à être féministes. Je comprends pourquoi même si ce n’est pas ce qui saute le plus aux yeux de nos jours, du moins dans nos pays où la femme a un statut égal à celui de l’homme. Une excellente lecture en tout cas, qui m’a donné envie de découvrir Agnès Grey du même auteur. Et d’en savoir plus sur ces 3 soeurs qui ont marqué la littérature anglaise, même si elles sont toutes mortes jeunes…