Pour changer un peu des romans historiques de la collection 10/18, j’ai voulu découvrir les enquêtes de Mma Ramotswe dont j’avais lu ici et là des critiques élogieuses. J’ai emprunté le premier tome à la médiathèque, prête à abandonner ma lecture si le premier chapitre n’était pas passionnant. Soyons honnête, j’y allais presque à reculons vu que ni le lieu (le Botswana et donc l’Afrique, région qui m’intéresse très peu) ni l’héroïne n’avaient de quoi m’attirer.
J’ai donc entamé ce livre trois jours avant la date limite pour le rendre. J’ai lu le premier chapitre, le second, puis le livre et les sept suivant quasiment d’affilée sans pouvoir m’arrêter. C’est dire si j’ai aimé !! Et pourtant, rétrospectivement je me rend compte que le premier chapitre est loin d’être le plus intéressant.
Precious Ramotswe a bientôt la quarantaine. Lors du décès de son père chéri, Obed Ramotswe, elle décide d’investir la somme qu’il lui a légué pour acheter une maison et ouvrir un commerce. Mais pas n’importe lequel : une agence de détective. Elle engage une secrétaire, Mma Makutsi, et compte beaucoup sur son mécanicien, M. JLB Matekoni.
J’ai lu les sept premiers tomes et j’ai adoré !! En effet, on est loin, très loin d’un univers policier. Les romans sont plus le prétexte pour suivre l’histoire des personnages, découvrir l’Afrique que mener des enquêtes. Celles-ci, quoique pouvant paraître simples (femmes trompées, petites arnaques) n’en sont pas moins plaisantes à suivre, et on est toujours heureux de voir la manière dont elles sont résolues, la plupart du temps sans bruit ni tempête. Même quand elles sont un peu plus compliquées (sorcellerie, chantage).
Il y avait des fois où l’on savait qu’il fallait dire quelque chose et, si on ne le faisait pas, on le regretterait toute sa vie.
Les romans peuvent sembler répétitif à la longue car certaines phrases reviennent très souvent (le 97 sur 100 de Mma Makutsi par exemple ou encore l’admiration de Mma Ramotswe pour Seretse Kama) mais on ne se lasse pas. D’autant qu’au fil des romans, les choses se modifient subtilement, et l’ironie d’Alexander McCall Smith se révèle très rafraîchissante.
Mma Ramotswé haussa les épaules.
– Quand j’étais petite, je regardais jouer les garçons. Je voyais comment ils étaient. Maintenant que je suis une femme, j’ai compris qu’il n’y avait pas grande différence. Les petits garçons et les hommes sont les mêmes personnes. Ils ont juste changé de vêtements, c’est tout.
J’aime énormément les personnages qui sont hauts en couleur. Et le côté irrévérencieux et malicieux de Mma Ramotswe qui trouve toujours une solution. Le côté humoristique est très présent, je me suis surprise à de nombreuses reprises à rire d’une situation ou d’une phrase de l’un des personnages.
Vous avez beaucoup de chance, affirma le joailler. Tous les hommes ne trouvent pas de grosses femmes sympathiques comme celle-ci à épouser. De nos jours, la plupart sont maigres et tyranniques. Cette femme-ci va vous rendre très heureux.
On retrouve les principaux d’un roman sur l’autre, avec un réel plaisir. Je trouve simplement dommage que les deux orphelins, Motholeli et Puso, ne soient pas davantage présents.
Cela se lit très rapidement. C’est une série vraiment excellente, et je lirais la suite avec plaisir. Moi qui étais réticente, je me suis surprise à apprécier grandement l’atmosphère du pays, ses traditions, la vie décrite.
Elle avait subvenu aux besoins de ses enfants grâce au maigre salaire gagné comme femme de ménage et au peu d’argent que lui rapportaient les travaux de couture dont elle se chargeait. L’Afrique était pleine de femmes comme elle, semblait-il, et s’il devait y avoir le moindre espoir pour ce continent ce serait sans doute à elles qu’on le devrait.
A noter que ces romans ont été adaptés en série télé de 7 épisodes. Elle est passée sur Arte il y a quelques années. Je l’avais ratée, mais je me souviens que cela m’avait fortement tentée de la regarder. Surtout parce que Richard Curtis était à l’origine du projet. Oui oui, Richard Curtis, celui-là même à l’origine de 4 mariage et 1 enterrement, Love Actually et Good Morning England, que des films cultes pour moi.
PS : non, je ne fais pas d’erreur : c’est bien Mma Makutsi et Mma Ramotswe et non « Mme », le « Mma » étant un manière polie au Botswana pour désigner une femme.